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ABDULLA R. АKHMEDOV

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abdulla Ramazanovich Akhmedov (1929-2007), architecte en chef d'Ashkhabad de 1961 à 1987, partisan du modernisme soviétique.

 

À l'exigence idéologique officielle d'une forme orientaliste, il opposait une conception originale de l’architecture régionale fondée sur l’adaptation des formes modernistes aux conditions locales. En associant ce projet à son nom, nous voulons attirer l’attention sur le caractère unique des strates modernistes de l’architecture soviétique dans le patrimoine culturel de l’Asie centrale.

PROJET «AKHMEDOV»: POUR LA PRESERVATION DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL

Au moment de la chute de l'URSS, plusieurs républiques d'Asie centrale avaient élaboré des normes expérimentales de préservation du patrimoine architectural. En accord avec l’esprit de la charte de Venise (1964), elles fixaient pour chaque élément historique du milieu urbain un niveau précis dans la hiérarchie des biens culturels à préserver. Cette réglementation autorisait, pour certains édifices, des modifications et des transformations, pour d’autres – des restaurations en vue de leur préservation. C’est l’ensemble du tissu urbain autour des édifices et des quartiers historiques les plus importants qui, selon cette réglementation, devait être préservé. Toute intervention devait être sanctionnée par une communauté d’experts et par des institutions compétentes.

 

Avec la transition à l’économie de marché, il a été mis un terme à cette expérience en matière de préservation du patrimoine, tandis que les nouvelles idéologies politiques se sont accompagnées d’une réévaluation de l’intérêt des sites architecturaux et des contextes historiques urbains. Concrètement cela s’est traduit par une dévalorisation de l’architecture dite « coloniale », dévalorisation qui a concerné également le patrimoine architectural de la période soviétique. Les sites liés au constructivisme ont connu une situation particulièrement  dramatique : leur piteux état matériel, dû tout à la fois à leur ancienneté et à leur mauvaise qualité de construction, a coïncidé avec leur dévalorisation sur le plan symbolique. Un processus similaire a touché les édifices de la seconde vague du modernisme soviétique (1960-1980) : nombre d’entre eux ont été détruits ou défigurés de manière irréversible après la chute de l’URSS.

 

De manière paradoxale les sites médiévaux ont également connu d’importantes destructions alors même que leur valeur symbolique n’était non seulement pas remise en cause par la nouvelle idéologie, mais était même valorisée par les nouvelles autorités, en lien avec le "retour aux racines". Ces destructions s’expliquent par les politiques de développement touristique sur lesquelles misent les autorités pour booster l’économie locale et par la dégradation brutale des milieux professionnels de la restauration. Le résultat en a été une disneylandisation généralisée des édifices parmi les plus réputés qui aboutit à une quasi disparition des constructions authentiques au nom de leur rénovation.

Le projet vise à surveiller la situation des édifices en question, à mobiliser l'opinion internationale et régionale en faveur de la préservation du patrimoine architectural en danger, et à créer une base de données des édifices détruits ou en voie de disparition.

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